Ancien catholique, j’ai gardé quelques contacts sur les réseaux sociaux, dont certains exprimaient hier, face aux scandales actuels, la question suivante : pourquoi rester catholique plutôt que de s’en tenir à leur seul discernement personnel sur les questions relatives à la morale et à la foi ? A la lumière de mon apostasie, et de mes propres interrogations en tant qu’ancien membre de The Satanic Temple, j’ai formulé, initialement sur Twitter, la réponse suivante:

Ça ne va sans doute pas beaucoup aider, mais mes 2 cents :

– or donc je suis parti …

– dans une autre religion, qui de manière assez intéressante, oscille en permanence entre une  » doctrine  »  individualiste et contestataire et de très fréquentes dérives autoritaires, voire
sectaires, des organisations qui s’en réclament…

– du coup j’ai déjà réussi à m’illustrer en 1ère ligne d’un énorme schisme d’une des plus importantes organisations de la dite religion…

– pour autant je ne regrette rien, et assume pleinement mon choix de 2016.

– my point : quels que soient les  » articles de foi  » , je ne crois plus ni en une  » satisfaction  »  (pour parler en termes peu chrétiens) au sein d’une communauté globalement soudée, ni en la possibilité de s’abstraire complètement d’un certain désir d’appartenance et de  » cohérence  »  … (À des degrés très divers suivant les individus et leur parcours, évidemment). En vrai, et pour des raisons qui tiennent tant à l’actualité du catholicisme qu’à celle du satanisme, je suis en train de méditer l’idée d’une certaine forme d’éthique de la frustration en matière religieuse (j’ai inventé la formule il y a 30 secondes et je ne garantis pas qu’elle résiste à une réflexion un peu rigoureuse). Donc je ne réponds pas vraiment à ta question : je dis juste que la cohérence et la paix ne se trouvent jamais, et que quand c’est le cas, c’est à mon sens suspect, et que la délibération quand à une éventuelle rupture (que j’encourage évidemment par devoir religieux 😉 ) a d’autant plus de sens que cette frustration est en vue de quelque chose d’un peu précis, et pas juste en réaction.

L’essentiel à mon avis est de trouver le moins mauvais accord avec sa conscience, plutôt qu’avec une identité religieuse spécifique (mais une fois encore, qu’ils soient religieux ou anti religieux, l’identité et le désir d’appartenance ne sont pas si aisément mis de côté).