Les références précises des livres ou articles des auteurs et autrices citées se situent dans la bibliographie en fin de billet.

1)Introduction:

J’ai renoncé à écrire un article exhaustif sur le guide que la Miviludes a consacré au satanisme en 2006, tant les erreurs, les approximations, voire les inventions pures et simples y sont nombreuses, et indignes d’un rapport public. J’ai décidé de rédiger plusieurs articles thématiques: sont d’ors et déjà prévus, outre le présent texte, un article sur la Wicca et le luciférisme (qui ne se confondent pas contrairement à ce que soutiens le texte de la Miviludes), un article sur le schisme entre l’Église de Satan et le Temple de Set (et non « Seth »), et un sur les rituels sataniques, notamment celui de destruction sur lequel le rapport écrit strictement n’importe quoi.

Je commence par l’analyse d’une affirmation spectaculaire du rapport: Anton Szandor LaVey (1930-1997), le fondateur de l’Église de Satan, et L. Ron Hubbard (1911-1986) auraient été proches et même amis:

Anton Szandor LaVey (1930-1997), surnommé « le pape noir », est le second père intellectuel anglophone
du satanisme. Ancien dompteur de fauves, organiste d’église, photographe de la police américaine et
proche de Ron Hubbard, fondateur de la Scientologie à ses débuts, il est l’instigateur de la création de l’Église de Satan (Church of Satan) le jour de la Walpurgisnacht (fête germanique supposée magique). (p. 29)

Dans des finalités semblables à celles ayant concouru à créer l’Église de scientologie – dont
il était proche par son réseau d’amitiés (Ron Hubbard, J. Parsons) –, LaVey entrepris de fonder une nouvelle religion hédoniste, individualiste et libertaire, transgressant les normes sociales, mais en veillant à toujours respecter le droit et les règles juridiques. (p.39)

Je m’étonne de l’implication suivant laquelle l’Église de scientologie, ayant des « finalités semblables » à celle de Satan, serait donc « hédoniste, individualiste et libertaire ». Je m’étonne également de la construction de la même phrase, qui laisse entendre que les deux Eglises auraient en commun le respect du « droit et des règles juridiques », alors que l’Église de scientologie était poursuivie pour escroquerie en bande organisée à l’époque de la publication du rapport, et fut définitivement condamnée en 2013 (en vrai, je pense surtout que la phrase est vraiment très mal écrite). Je trouve aussi l’auteur du rapport fort bienveillant envers les allégations de LaVey sur son parcours personnel. D’autres personnes moins bienveillantes, telles que son ancien bras droit puis fondateur du Temple de Set Michael Aquino (1946-2020) dans son livre L’Église de Satan (cf. bibliographie), ou encore la propre fille de LaVey Zeena Schreck, ont fortement remis en cause son passé allégué de dompteur de fauves, d’ancien photographe de la police et un certain nombres d’autres affirmations pittoresques (qu’il aurait eu une liaison avec Marilyn Monroe, par exemple).

Mais je suis bien plus encore surpris de l’affirmation suivant laquelle LaVey et Hubbard auraient été proches. C’est bien simple: je ne la retrouve nulle part ailleurs, ni dans les textes de LaVey, ni dans les témoignages de ses proches, ni dans la littérature universitaire sur le satanisme et la scientologie, ni dans les textes de critiques de l’une ou l’autre de ces religions. Je ne sais pas d’où ça sort. Et cela dit sans vouloir particulièrement défendre la réputation de LaVey qui était par contre ami avec le pédo-criminel condamné en 1990 Donald Werby.

C’est d’autant plus étonnant qu’il existe effectivement un débat sur de possibles origines et implications satanistes de la scientologie, sur lequel je vais revenir en détail ci-dessous, et dont l’Église de scientologie s’est toujours défendue, y compris par la voie judiciaire, et qui a d’ailleurs été alimenté par l’un des propres fils de Hubbard. S’il était attesté que celui-ci entretenait une relation d’amitié avec le fondateur de l’Église de Satan, ce serait partout, sur tous les sites et tous les livres, nombreux, des ennemis de l’Eglise de scientologie. Or, ce n’est pas le cas, ce qui me pousse à estimer que cette relation alléguée sort purement et simplement de l’imagination de l’auteur du rapport.

Une amitié entre LaVey et Jack Parsons (1914-1952) qui est mort dans un accident de laboratoire (il était ingénieur et l’un des pionniers de la propulsion spatiale) 14 ans avant la création de l’Église de Satan, semble encore moins crédible.

Par contre, Hubbard et Parsons furent brièvement amis avant de devenir ennemis, et ont accompli ensemble un rituel magique, sur lequel je vais désormais m’attarder, qui a suscité et continue de susciter énormément d’intérêt. La vie de Parsons a d’ailleurs fait l’objet d’une série télévisée (que je n’ai pas vue), Strange Angel (2018), dont l’une des affiches promotionnelles illustre ce billet.

2) Aleister Crowley et le thélémisme:

Pour expliquer ce qu’ils ont tout deux tenté au travers de ce rituel, je dois présenter brièvement la doctrine d’Aleister Crowley (1875-1947), le célèbre magicien britannique. Parsons était membre de l’Ordo Templi Orientis, au sein de la loge Agapè, et en contact avec lui, et profondément inspiré par ses textes.

L’initiation magique personnelle de Crowley est passée par deux grandes étapes: son appartenance éphémère à l’ordre britannique de la Golden Dawn (1898-1899), puis la découverte et la pratique en Inde du yoga. La Golden Dawn était une organisation ésotérique hautement syncrétique, dont le parcours initiatique réunissait des éléments empruntés au rosicrucisme, à la Kabbale, à la magie énochienne du mage élisabéthain John Dee, à la mythologie égyptienne etc. En 1904, il reçoit par channeling, par l’intermédiaire de sa femme, une révélation d’une entité qu’il appelle Aiwass, consignée dans un court ouvrage en trois parties intitulé Le Livre de la Loi, comme indiqué dans le rapport (p. 28). Pour diffuser cette révélation, il crée une nouvelle religion, le thélémisme, à laquelle il consacre le reste de sa vie.

Par contre, la présentation que le rapport fait de ce texte est erronée:

Dans le Livre de la loi, il définit deux principes aujourd’hui credo du satanisme : « fais ce que tu veux sera toute la loi » et « vis pleinement ce que tu ressens en toi ». Dieu n’existe pas. Il serait une invention judéo-chrétienne destinée à transformer les hommes en moutons et à les parquer dans des espaces grillagés par les interdits sociaux. En réalité, l’homme même reste son propre dieu. Satan ne serait que l’expression et le flambeau de cette rébellion face aux idées dominantes (p. 28).

Il est écrit en introduction du Livre de la Loi:

This Book lays down a simple Code of Conduct:

« Do what thou wilt shall be the whole of the Law. »

« Love is the law, love under will. »

« There is no law beyond Do what thou wilt »

Je l’ai plusieurs fois relu pour vérifier: la phrase « vis pleinement ce que tu ressens en toi » n’y figure pas. C’est une fausse citation.

Je remarque au passage qu’en bas de la même page, l’auteur du rapport attribue « dans le texte sataniste suivant », à « des adeptes du culte de Satan » la rédaction du célèbre et fort controversé Liber Oz (1941) dont l’auteur est pour le coup Aleister Crowley lui-même. J’apprécie beaucoup (non) ce souci de l’exactitude des sources.

La finalité que Crowley assigne à la pratique de la magie (qu’il orthographie « Magick« ) est de permettre au magicien de trouver sa Vraie Volonté. Celle-ci n’est pas la volonté consciente individuelle au sens ordinaire du terme, et encore moins « ce que tu ressens en toi ».

Comme David Shoemaker l’écrit :

The True Will is the will of the deepest inmost Self—the core of who you really are as a spiritual being. Also, and importantly, it is an expression of the universal will, as particularized and expressed in your individual life. This is why, when we are living in accordance with our True Will, we find that much of the time the universe seems to open up a path right in front of us, as if in sympathy with our aims. (…)

All too often, the True Will is erroneously conceptualized as a singular choice of a career or a single task to be accomplished in life. This is far too restrictive. The True Will is the essence of your Self. It encompasses you, your actions, your thoughts, your feelings, and your behaviors; and it pertains to the way you live, moment-to-moment, as well as the entire arc of your life itself—and even beyond one life into other incarnations.

Contrairement à ce qu’affirme le rapport, « do what thou wilt » n’est pas le »credo » ni la « colonne vertébrale » du satanisme, mais un point de divergence entre LaVey et Crowley (sans nier au demeurant que Crowley a eu une vraie influence sur LaVey, quoiqu’ambivalente, celui-ci l’ayant plusieurs fois critiqué). En effet, pour le premier, il n’y a pas d’autre volonté que la volonté consciente, psychologique, l’ego envisagé de manière quasi instinctive et animale, alors que pour le second, la Volonté est une sorte de super-volonté qui nécessite une démarche spirituelle et mystique pour être amenée à la conscience, et qui est appelée à se dissoudre dans une réalité qui la comprend et la dépasse (la description que le rapport fait de la pensée de Crowley ressemble donc davantage à celle de LaVey). Crowley nomme, en les condamnant, les magiciens qui refusent cette dissolution de l’ego les « frères noirs », et récuse au passage pour lui-même l’expression de « magicien noir » que le rapport lui accole (p. 27). Comme l’écrit Asbjorn Dyrendal:

The alleged altruism of white magic is disallowed by LaVey’s anthropology, where the human being is a self-interested animal. This anthropology makes it clear that the real interests behind the most “selfless” magic are still “ego gratification and personal power.” As far as I can determine, LaVey would be what Crowley terms a “Brother of the Left-Hand Path,” one of those who “refuse blood to the Cup.” The concept of “killing”/dissolving the ego in the Abyss seems to be totally alien to LaVey, as is the notion of unio mystica embraced by Crowley. The ego is all there is; it is to be cherished and strengthened, and there is nothing with which to unite. Thus LaVey dismisses even Crowley’s notion of black magic.

Le chemin initiatique qui attend celui qui désire devenir un magicien thélémite comporte plusieurs étapes, qui sont conceptualisées par Crowley comme une remontée du système d’émanations spirituelles kabbalistique connu sous le nom d’Arbre de Vie ou arbre séphirothique. L’une de ces étapes est la Connaissance et la Conversation avec le Saint Ange Gardien, où l’adepte prend conscience de sa Vraie Volonté. L’une des étapes les plus avancées, qui est précisément celle de la dissolution de l’ego, fait intervenir un personnage capital pour le rituel mené par Parsons et Hubbard, Babalon (qui réside dans la sephira Binah).

Selon la page Wikipédia consacrée à Babalon:

Within the mystical system of the A∴A∴, after the adept has attained the Knowledge and Conversation of his Holy Guardian Angel, he then might reach the next and last great milestone – the crossing of the Abyss, that great spiritual wilderness of nothingness and dissolution. Choronzon is the dweller there, and its job is to trap the traveler in his meaningless world of illusion.

However, Babalon is just on the other side, beckoning. If the adept gives himself totally to her – the symbol of this act being the pouring of the adept’s blood into her graal – he becomes impregnated in her, then to be reborn as a Master of the Temple and a saint that dwells in the City of the Pyramids.

Outre la kabbale, Crowley utilise aussi la magie énochienne pour contacter Babalon. Les Aethyrs y sont décrits comme des plans spirituels que la mage explore au moyen de visions. Crowley décrit sa propre exploration de ces derniers dans le livre The Vision and the Voice (1911) où apparait pour la première fois Babalon (du moins sous ce nom). Comme l’écrit Manon Hedenborg White (dont le livre, qui, dans une perspective de genre, expose les points de vue respectifs d’Aleister Crowley, Jack Parsons et Kenneth Grant sur Babalon, puis mène une étude ethnographique sur la manière dont les femmes thélémites négocient dans leur pratique personnelle les implications de cette doctrine, est à lire absolument):

The 12th Aethyr introduces Babalon and her cup, which is filled with the blood of the saints who have dared to surrender their individuality in order to unite with her. Through the symbolic conflation of bloody sacrifice, sexual union, and enlightenment, the text deals with the necessity of ego sacrifice, or annihilating the boundaries of self-contained subjectivity and becoming passive toward the cosmos in order to attain communion with the divine, which is likened to sexual union. Thus, what Waldby refers to as erotic destruction has a central function, with Babalon seemingly playing a dual role as both destroyer and the destroyed who has given herself up to everything. In signifying a form of passivity or receptivity, Crowley’s Babalon encapsulates aspects of hegemonic femininity. However, this modality is construed as desirable for all who wish to traverse the Abyss. Babalon’s adulterous yielding to all of creation—a formula that must be emulated by those who desire to cross the Abyss and unite with her—is contrasted with what Crowley calls the “Dark Brotherhood,” who fear oblivion and death and therefore refuse to surrender their selves to Babalon.

Dernier élément important de l’oeuvre de Crowley pour comprendre le rituel de Parsons et Hubbard: le roman Moonchild (rédigé en 1917 et publié en 1929), dans lequel le héros, le magicien blanc Cyril Grey (Crowley lui-même), plongé dans une guerre magique entre Loge Blanche et Loge Noire, s’efforce de créer un homoncule, le « moonchild« , en inséminant une jeune femme nommée Lisa La Guffria avec l’âme d’une entité élémentaire.

Tous ces éléments de contexte désormais décrits, nous pouvons donc passer à l’exposé du célèbre rituel de Parsons et Hubbard: « the Babalon Working« .

3) Parsons, Hubbard et Babalon:

Jack Parsons possédait un manoir, The Parsonage, dans lequel il accueillait toute sortes d’artistes et d’occultistes, dans une vie communautaire notable par sa permissivité sexuelle. En 1945, cinq ans avant la parution de Dianétique : La science moderne de la santé mentale, et sept ans avant la création de l’Eglise de scientologie, le jeune L. Ron Hubbard intégra cette communauté. Il se lia rapidement d’amitié avec Parsons, sur lequel il exerça une forme de fascination.

Although Ron has no formal training in Magic, he has an extraordinary amount of experience and understanding in the field. From some of his experiences I deduce he is in touch with some higher intelligence, possibly his Guardian Angel. He describes his Angel as a beautifully winged woman with red hair whom he calls the Empress, and who has guided him through his life and saved him many times. … He is the most thelemic person I have ever met and is in complete accord with our own principles. He is also interested in establishing the New Aeon. (lettre à Crowley, citée par Urban)

Leur relation connait cependant des tensions, quand Hubbard séduit la compagne du moment de Parsons, Sarah « Betty » Northrup (1924-1997).

Tentant malgré tout de faire bonne figure, Parsons redouble d’efforts dans ses recherches occultes. Hubbard devient son associé dans cette entreprise, et joue le rôle d’un medium, qui communique à Parsons des messages de Babalon, jouant auprès de lui, dans les termes de Parsons lui-même, le même rôle qu’Edouard Kelly auprès du mage élisabéthain John Dee, créateur de la magie énochienne.

En substance, le but de Parsons était de manifester physiquement sur terre Babalon, suivant la méthode exposée dans le roman Moonchild. Selon Manon Hedenborg White:

As previously discussed, Crowley in some writings conceptualized the Scarlet Woman as Babalon’s human avatar. However, Parsons appears to have gone a step further by seeking to magically accomplish the physical manifestation of Babalon on earth. This female Thelemic messiah would liberate the world and balance the energies of the Aeon of Horus, which Parsons saw as volatile and chaotic, relating to “power, violence, and energy.” In contrast, he equated the force of Babalon with “love, understanding, and dionysian freedom.” As will become apparent, however, Parsons did not interpret Babalon merely as a sweet-natured feminine complement to Ra-Hoor-Khuit but as a fierce and powerful figure in her own right.

Parsons effectua des invocations quotidiennes entre le 4 et le 18 janvier 1946. Le 18, Parsons et Hubbard se rendirent au désert du Mojave pour continuer le rituel. Au crépuscule, ils s’en retournèrent, Parsons estimant que leur oeuvre était accomplie. A son retour au Parsonage, une femme, très rousse, répondant à une annonce, l’attend devant son domicile: Marjorie Cameron (1922-1995). Il se convainc qu’elle est l’élémentaire qu’il souhaitait invoquer.

Ils deviennent très rapidement un couple. Parsons, du 19 janvier au 27 février, semble avoir effectué avec elle un rituel de magie sexuelle destiné à invoquer Babalon. Le 28 février, Parsons retourne seul au désert du Mojave. Il relate y ressentir la présence de Babalon, qui lui dicte le Liber 49, qu’il considère comme la quatrième partie du Livre de la Loi, et qui lui ordonne la construction d’un autel et d’un talisman dévotionnel.

Les 2 et 3 mars, une fois l’autel construit, Parsons et Hubbard effectuent ensemble un rituel, dans lequel Babalon s’exprime par la voix du second, qui joue les rôles de scribe et medium alors que Parsons mène le rituel. Parsons estime que le rituel est un succès et l’écrit à Crowley le 6 mars. Celui-ci est nettement moins enthousiaste:

Apparently he, or Hubbard or somebody is producing a Moonchild I get fairly frantic when I contemplate the idiocy of these goats. (lettre à Germer, avril 1946, cité par Urban)

Cependant, selon Hedenborg White, Germer, successeur de Crowley à la tête de l’OTO, écrivit plus tard que lui-même avait toujours été intéressé par ce rituel.

Par la suite, Parsons, Hubbard et Northrup décident de créer ensemble une entreprise, Allied Enterprises, vouée à l’achat puis à la revente de yatchs. Parsons apporta l’essentiel de ses économies, 20 970.80 dollars, au capital. Et Hubbard apporta 1 181.91 dollars.

Là encore, Crowley désapprouva:

Suspect Ron playing confidence trick-Jack Parsons weak fool-obvious victim prowling swindlers.(télégramme à Germer, cité par Urban)

Hubbard et Northrup ne tardèrent pas à disparaitre avec 10 000 dollars. Parsons les pourchassa à Miami, et porta l’affaire devant les tribunaux. L’affaire fut réglée à l’amiable quelques jours plus tard, Hubbard acceptant de rembourser une partie de la somme. Par ailleurs, Northrup menaça Parsons de le dénoncer pour détournement de mineure s’il persistait dans sa démarche (elle avait dix-sept ans quand ils commencèrent leur relation en 1941, un fait qui n’est pas assez relevé par certains fans de Parsons).

Parsons quitta peu après l’OTO et vendit The Parsonage.

En octobre 1969, le Sunday Times révéla l’histoire au grand public. L’Église de scientologie le poursuivit en justice, et le contraignit à un arrangement à l’amiable. En décembre 1969, elle publia un communiqué dans lequel elle reconnaissait que le rituel avait bien eu lieu, mais affirmait que Hubbard était secrètement missionné par les services secrets américains pour le faire échouer:

Hubbard broke up black magic in America. … he was sent in to handle the situation. He went to live at the house and investigated the black magic rites and the general situation and found them very bad…. Hubbard’s mission was successful far beyond anyone’s expectations. … Hubbard rescued a girl they were using. The black magic group was dispersed and destroyed. (cité par Urban)

Hugh B. Urban relève qu’il n’existe aucune preuve venant confirmer cette version. John Gordon Melton, lui, estime sans rire qu’il est possible que la version de l’OTO (Hubbard a escroqué Parsons et est parti avec l’argent et l’ancienne conjointe de ce dernier) et celle de la scientologie (Hubbard a sauvé héroïquement le monde d’un terrible rituel de magie noire) correspondent à des point de vue sincères des deux côtés (cité par Introvigne 2019).

Je dois à ce propos faire une mise au point importante concernant les universitaires que je cite. Il existe une controverse extrêmement forte entre d’une part les victimes de diverses organisations dites « sectaires » et certains chercheurs « anti-sectes », et d’autre part plusieurs spécialistes des NMR (nouveaux mouvements religieux), en particulier ceux qui travaillent avec le CESNUR (Centro Studi sulle Nuove Religioni) . Les premiers accusent les seconds, à mon avis à juste titre, d’être complaisants et partiaux dans leurs recherches, de faire l’apologie des « sectes » et de se coordonner avec elles lors de procédures judiciaires. Concernant l’Église de scientologie, sont régulièrement montrés du doigt Massimo Introvigne, co-fondateur du CESNUR et au demeurant bon spécialiste du satanisme, malgré des biais perceptibles et certains passages gênants, John Gordon Melton, James R. Lewis, récemment décédé et qui lui aussi a écrit des textes intéressants sur le satanisme, Donald Westbrook et quelques autres. Pour ma part, je me souviens vaguement d’un texte de Melton, dans les années 1990, qui décrédibilisait ouvertement et par principe la parole des « apostats », que d’autres appelleraient « victimes ». J’ai un peu parcouru les livres de Westbrook, qui me fait penser aux intellectuels communistes des années 1950 qui revenaient enthousiastes de leur visite guidée de l’URSS. Concernant Hugh B. Urban, que je cite longuement ci-dessous, j’ai trouvé un article lui reprochant une neutralité excessive. Je citerai plus bas un autre exemple d’universitaire complaisant, cette fois-ci concernant une organisation sataniste. Je n’ai rien lu de Lewis sur la scientologie, et je reviens sur le cas d’Introvigne ci-dessous.

4) La scientologie et le thélémisme:

Le « Babalon working » a fait couler énormément d’encre, et a alimenté un discours selon lequel la vraie nature de l’Église de scientologie serait sataniste. Selon le propre fils ainé de Hubbard, Ron DeWolf;

 Aleister Crowley‘s death in 1947 was a pivotal event that led Hubbard to « take over the mantle of the Beast ». « Black magic is the inner core of Scientology », DeWolf said. « My father did not worship Satan. He thought he was Satan. » (page Wikipédia de Ron de Wolf, résumant Sonnenschein, Allan (June 1983). « Scientology Through the Eyes of L. Ron Hubbard, Jr », Penthouse)

Certains thélémites ont eux-mêmes noté des similitudes entre Crowley et Hubbard. Ainsi, selon le parsonien Peter Grey (dont les livres Lucifer Princeps (2015) et Apocalyptic Witchcraft (2013) (éditeur Scarlet Imprint) sont très appréciés dans le milieu occultiste mais qui a très nettement sombré dans la conspiritualité, cela dit sans rapport avec ce qui suit):

Some concepts do seem allied. Operating Thetans, the level above ‘clear,’ can cause change at a distance through intention, ‘knowing and willing cause over life, thought, matter, energy, space and time.’ This is akin to Crowley’s definition of magick as, ‘the Science and Art of causing Change to occur in conformity with Will.’ A higher level, Cleared Theta Clear, has similarities to the OTO grade Ipsissimus; a CTC is, ‘A thetan who is completely rehabilitated and can do everything a thetan should do, such as move MEST (matter, energy, space, time) and control others from a distance, or create his own universe; a person who is able to create his own universe or, living in the MEST universe is able to create illusions perceivable by others at will, to handle MEST universe objects without mechanical means and to have and feel no need of bodies or even the MEST universe to keep himself and his friends interested in existence.’

Je reconnais que personnellement, je ne connais que très peu la doctrine de l’Église de scientologie. Cependant, le chercheur Hugh B. Urban relève les similitudes suivantes entre le thélémisme et la scientologie:

Il remarque tout d’abord que Hubbard mentionne explicitement Crowley dans une série de conférences données en 1952, et intitulées « the Philadelphia Doctoral Course« :

The magical cults of the 8th, 9th, 10th, 11th and 12th centuries in the Middle East were fascinating. The only modern work that has anything to do with them is a trifle wild in spots, but is a fascinating work in itself, and that’s the work of Aleister Crowley—the late Aleister Crowley—my very good friend. And he did himself a splendid piece of aesthetics built around those magical cults. It’s very interesting reading to get a hold of a copy of a book—quite rare, but it can be obtained, The Master Therion, T-h-e-r-i-o-n…. He signs himself “The Beast.” “The Mark of the Beast, 666.” Very, very something or other. … Crowley exhumed a lot of the data from these old magic cults. And he, as a matter of fact, handles cause and effect quite a bit. Cause and effect is handled according to a ritual. … And that ritual is what you do in order to accomplish this or how you have to go through and how many motions you have to make to come into the ownership of that…. each ritual is a cycle of some sort or another. (…)

Now, a magician—getting back to cause and effect and Aleister’s work—a magician postulates what his goal will be before he stars to accomplish what he’s doing. … And the magician was very ritualistic and he would very carefully postulate what effect he was trying to achieve before he would be cause for that effect.

Urban note que Hubbard reprend cette notion de cycles à son compte, mais en substituant à la magie cérémonielle de Crowley, dans un objectif identique de réaliser le potentiel de l’esprit, des méthodes plus « scientifiques » et contemporaines. En ce sens, il existe une grande proximité entre l’objectif de la scientologie, qui est de libérer le « thétan », la véritable identité spirituelle de l’individu, de son aliénation dans le monde matériel, pour lui permettre de réaliser son véritable potentiel, illimité et semblable à celui d’un dieu, et l’affirmation de Crowley « every man and woman is a star » et l’objectif qu’il assigne à la pratique magique: « subjugate the whole Universe… to his individual Will ». La lettre grecque Théta, qui a inspiré à Hubbard le mot « thétan », est par ailleurs très importante chez Crowley: elle est la première lettre de Théléma, au centre du sceau de Babalon, et est selon lui le symbole du soleil dans le macrocosme, et de l’union des organes mâle et femelle dans le microcosme. Urban rappelle également que le nom de la newsletter utilisée par Hubbard pour promouvoir la scientologie en 1954 était The Golden Dawn, et que la croix à huit branches de la scientologie évoque celle, justement, de l’organisation Golden Dawn. Quoique rejetant explicitement la projection astrale, Hubbard théorise entre 1952 et 1958 l' »extériorisation » du thétan, sa séparation d’avec le corps physique. Urban estime que dans sa description, cette pratique est indistinguable de celle crowleyenne de la projection du Corps de Lumière. Il remarque que la succession des thétans opérants rappelle les degrés initiatiques de l’OTO, et comme Grey, souligne la similitude entre les pouvoirs illimités du Cleared Theta Clear, et ceux des plus hauts degrés initiatiques du thélémisme. Tout en jugeant que Crowley n’est qu’une influence parmi beaucoup d’autres de Hubbard, il conclut:

In sum, even if Hubbard chose to describe his movement with the language of “science” rather than “magic,” the goal of Scientology is essentially no different from that of Crowley’s system: its aim is to realize the infinite power of the self and to use that power to manipulate, transform, and at last utterly transcend the limits of the physical universe. This, for Hubbard, is the true meaning of the term self-determinism—a phrase he uses frequently and defines as the “ability to create space and time in which to create and locate energy and matter. … In that state the individual has self-confidence in his control of the material universe.”116 Here, Hubbard’s “self-determinism” sounds almost indistinguishable from Crowley’s law of Thelema or “do what thou wilt”: both rest upon a fundamental belief in the infinite power of the individual will, and both share the ideal of “total freedom” of the individual self from all external limitations.

Massimo Introvigne, dans un article récent (2019), récuse tout en bloc: que Hubbard ait escroqué Parsons (il invoque les archives du procès les ayant opposés), que ce dernier soit un occultiste important, et les arguments d’Urban en faveur d’une continuité entre le thélémisme et la scientologie. Selon lui:

Unlike Urban, I do not believe that Crowley was a significant source (although, as Urban concedes, not the main one) for Hubbard’s mature worldview. On the other hand, it is certainly true that Hubbard did research the role of magic and magical traditions, and he started well before meeting Parsons or hearing of Crowley. However, the fact that he studied magic does not mean that he accepted it. In advance of his times, he recognized the historical role of magic as an important system of thought throughout Western history. But he concluded that it was not a system that would solve the basic human problems.

Pour ma part, étant moi-même sataniste, je suis moins préoccupé par le « satanisme » supposé de Hubbard que par les très nombreuses accusations d’escroquerie, de harcèlement, de séquestrations, de pratique illégale de la médecine etc. portées contre lui et l’Église de scientologie un peu partout dans le monde depuis des décennies. J’avoue être davantage convaincu par Urban que par Introvigne, et ne pas croire aux justifications de ce dernier concernant l’accusation portée contre Hubbard d’avoir escroqué Parsons (mais je reconnais ne pas avoir lu les archives du procès).

Pour conclure rapidement sur le thélémisme, s’il est vrai qu’il a exercé une influence indiscutable sur la plupart des courants satanistes, de même que sur le néo-paganisme via la Wicca, et sur la magie du chaos, les thélémites ne se considèrent généralement pas comme satanistes, de même que ces derniers ne les comptent pas parmi les leurs. La grande exception est Michael Aquino et le Temple de Set. Dans le propre livre révélé de ce dernier, The Book of Coming Forth By Night (1975), Set affirme s’être manifesté précédemment lors de l’Eon d’Horus à Crowley sous le nom d’Aiwass, puis au cours de l’Eon de Satan à LaVey sous le nom de Satan. Cela présuppose deux idées qui ne font absolument pas consensus ni chez les thélémites, ni chez les satanistes, ni chez les universitaires, et concernant lesquelles les sétiens sont seuls contre tous: que Crowley était sataniste, et que LaVey aurait cru au moins dans un premier temps en l’existence réelle de Satan, et serait entré en relation avec lui. Pour ma part, je reconnais avoir un réel intérêt personnel pour le thélémisme, et être entré en contact en 2021 avec certains thélémites. Je prends cependant bonne note que le thélémisme n’est nullement immunisé contre les dérives sectaires, comme le montre la condamnation cet été de Sir Shumule à trois ans de prison ferme pour abus de faiblesse (la presse l’a qualifié de « néo-païen » parce qu’il se faisait appeler « gothi« , mais son blog et son compte twitter l’identifient clairement comme thélémite).

5) L’Eglise du Process et le Temple Satanique:

Un autre point de rencontre existe entre la scientologie et le satanisme, qui n’est pas lié à Crowley ni à Parsons. The Process Church of the Divine Judgement fut fondée en 1966 par deux anciens scientologues, Mary Ann MacLean (1931-2005) et Robert de Grimston (1935-), déclarés « suppressifs » par l’Église de scientologie en 1965.

Fredrik Gregorius note que que les idées initiales du groupe étaient plutôt vagues. Celui-ci, initialement londonien, voyagea au Mexique. Une série de communications spirituelles par écriture automatique, les « Xtul dialogues« , développent une théologie initialement centrée autour de l’unique figure de Jéhovah, et qui reprend la théorie scientologique des engrammes.

Le groupe revient rapidement à Londres, suite à un cyclone. Il semble que l’évolution théologique vers une forme de semi-satanisme soit due au moins en partie à une rencontre du couple avec Anton LaVey en Californie en 1967. Par la suite, la doctrine de l’Église du Process se complexifie de la manière exposée de manière suivante par l’activiste du Temple Satanique La Carmina:

In its most developed form, the Process Church establishes four patterns of reality as represented by deities: “Jehovah is strength. Lucifer is light. Satan is separation. Christ is unification.” Each is considered a fundamental force in human relationships and personalities. Processeans aim to find alignment in the universal truths expressed by these archetypes and reconcile the opposites in ways that transcend the component parts. Opposing the Process are the Grey Forces, representing conformity, hypocrisy, and mediocrity.

Le groupe prend l’habitude de prêcher dans les rues en tenues évocatrices du satanisme, en robe noire et médailles emblématiques de Satan. Il se font également accompagner de bergers allemands, et flirtent médiatiquement avec l’assassin Charles Manson. Suite à la pression médiatique et des forces de l’ordre, des tensions émergèrent entre Robert et Mary Ann.

La référence à Lucifer est abandonnée, le Christ et Satan sont exorcisés, et le groupe ne se consacre plus qu’à Jéhovah. Robert de Grimston est expulsé en 1974.

Malgré sa disparition, l’Église du Process semble exercer une fascination considérable sur Lucien Greaves (alias Doug Mesner alias Doug Misicko), le co-fondateur de l’une des deux plus importantes (numériquement) organisations satanistes actuelles, le Temple Satanique (qui n’existait pas lors de la publication du rapport de la Miviludes). Son ancien blog, pré-Temple Satanique, s’appelle par exemple The Process et s’ouvre sur le symbole de cette organisation, qu’il porte semble-t-il en tatouage.

Si le Temple Satanique, résolument rationaliste dans sa présentation, ne présente pas de similitudes doctrinales perceptibles avec la scientologie, il fait l’objet de très nombreux reproches par des anciens membres (dont je suis): de mentir sur ses vraies intentions, notamment politiques, de refuser de publier ses comptes alors qu’il finance essentiellement ses combats par des dons, de harceler les dissidents, d’avoir une structure hiérarchique autoritaire et dénuée de contre-pouvoirs, etc. Une source essentielle sur le sujet est le site (et le compte twitter) de Queer Satanic, composé d’anciens membres du Temple Satanique. Celui-ci leur a intenté plusieurs procès. Ils en ont déjà gagné deux et une nouvelle procédure est en cours.

Malheureusement, là encore, l’expertise universitaire n’est pas à la hauteur des enjeux. Le livre sur le Temple Satanique du principal spécialiste de cette organisation, Joseph P. Laycock, est un monument de désinformation et de minimisation comme j’en ai rarement vue. Son récit de l’affaire « Mary Doe« , par exemple, est un scandale absolu: il n’expose que le point de vue du Temple Satanique et de ses avocats, insinue que Mary, lorsqu’elle a demandé à se retirer des procédures juridiques, et qui a été interdite par l’avocat de TST, sous astreinte de 1500 dollars, de parler aux membres de TST , était en fait une imposteur, n’expose pas les nombreuses critiques de la procédure, à part un unique renvoi en notes de fin de livre qui consiste en un lien vers un article, et n’a pas interrogé certains acteurs déterminants, ainsi la responsable de l’époque du chapitre de Saint Louis du Temple Satanique, Nikki Olden (et je le sais de source directe). Autant je n’ai jamais été scientologue, ne connais aucun scientologue ni ancien scientologue, et vois les débats concernant la scientologie de loin, autant j’ai vécu, y compris dans les coulisses, le schisme du Temple Satanique de 2018, je connais plusieurs des personnes mentionnées dans le livre, et non seulement celui-ci ne décrit pas fidèlement la réalité de ce qui s’est passé, mais est clairement rédigé de façon à la dissimuler.

6) Conclusion:

Quelques remarques finales concernant l’auteur du rapport de la Miviludes, Jacky Cordonnier. Tant la lecture attentive du rapport (c’est-à-dire en vérifiant ses affirmations) que de ses interventions dans la presse, donne l’impression de quelqu’un qui fait dans l’à peu près, sur la base de ouïes dire et de sources secondaires, sans vérifier grand chose. Non seulement sa connaissance du satanisme est plus qu’approximative, mais il ne sait manifestement ni penser ni écrire de façon rigoureuse. Et pourtant, selon l’une de ses notices biographiques:

Il est membre du Conseil d’orientation de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) auprès des services du Premier Ministre français.
Il également ancien président de l’association de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (ADFI) Deux Savoie Isère et vice-président du groupe d’étude des mouvements de pensée en vue de la prévention de l’individu (GEMPPI).
Il a contribué à la rédaction de deux livrets parus à la Documentation française en novembre 2006 pour la Miviludes sur les dérives sataniques dont un guide pratique pour les enquêteurs.
Jacky Cordonnier est présenté dans les média comme expert sur les religions et leurs dérives (fanatisme, islamisme,etc), sur les mouvements néo nazis et sur celui des sectes, du satanisme et des sectes sataniques. Jacky Cordonnier est régulièrement requis comme expert et conseiller technique par les autorités de police, gendarmerie et justice dans les faits divers ayant un lien avec le satanisme.

Il a l’oreille non seulement de la Miviludes, mais des forces de l’ordre et de la justice. Pour le sataniste que je suis, il est plus qu’inquiétant d’apprendre que la référence de la police et de la justice sur ma religion, dans l’hypothèse où je deviendrais, pour une raison ou une autre, victime ou mis en cause, est quelqu’un qui traite du satanisme en amateur et est manifestement prêt à inventer pour dissimuler ses lacunes. L’affaire Parsons/Hubbard est une tarte à la crème des débats sur la scientologie et de ceux sur le satanisme. Même certains comptes Twitter QAnon en manifestent la connaissance, certes très approximative et fantasmée. Que le Monsieur Satanisme de l’institution publique, présenté comme un « spécialiste des sectes », n’atteigne même pas ce niveau et soit obligé de passer par un raccourci inventé (LaVey ami de Parsons et Hubbard) pour en suggérer les implications, plutôt que de les démontrer, est un gros, gros problème.

Lors de la panique morale de 2020 concernant des mutilations de chevaux alléguées un peu partout en France, Jacky Cordonnier a fait le tour des médias en expliquant qu’il s’agissait probablement de sorcellerie et de « magie rouge » (1ère fois que je rencontre ce terme):

Alors que les enquêteurs planchent sur une multitude de pistes, celle liée à la sorcellerie ou au satanisme est prise très au sérieux. « Découper une oreille, des yeux ou récupérer le sang d’un cheval, c’est s’approprier sa force et vouloir sa puissance », explique le spécialiste des mouvements sectaires en France, Jacky Cordonnier.

À l’origine de ces crimes animaliers il y a très probablement des rituels de sorcellerie très ancrés dans la ruralité, selon cet historien des religions. Sacrifier un animal pour accroître sa puissance. https://www.ladepeche.fr/2020/09/06/mutilations-en-serie-sur-les-chevaux-la-piste-sataniste-9053087.php

En réalité, tout partait d’un mensonge: celui d’une jeune femme qui cherchait à dissimuler les négligences qui ont mené à la mort de l’un de ses chevaux, et dont les affirmations ont déclenché une psychose collective. Rien à voir avec la sorcellerie ni le satanisme.

Ouvrages consultés:

Universitaires:

  • Aleister Crowley and Western Esotericism, par Henrik Bogdan et Martin P. Starr. Oxford University Press, 2012

« The Occult Roots of Scientology? L. Ron Hubbard, Aleister Crowley and the Origins of a Controversial New Religion » par Hugh B. Urban

« Satan and the Beast: The Influence of Aleister Crowley on Modern Satanism » par Asbjorn Dyrendal

  • Satanism: A Reader, par Per Faxneld et Johan Nilsson. Oxford University Press, 2023

« The Process Church of the Final Judgement, excerpts from « The Gods on War » (1967) & « The Gods and Their People » (1970)« , par Fredrik Gregorius

  • The Eloquent Blood: The Goddess Babalon and the Construction of Femininities in Western Esotericism, par Manon Hedenborg White. Oxford University Press, 2020
  • Satanism: A social History, par Massimo Introvigne. Brill, 2016
  • « The Gnostic L. Ron Hubbard: Was He Influenced by Aleister Crowley?« , par Massimo Introvigne, The Journal of CESNUR, 2019
  • Speak of the Devil: How The Satanic Temple is Changing the Way We Talk about Religion, par Joseph P. Laycock. Oxford University Press, 2020

Satanistes:

  • The Church of Satan Volume 1, par Michael Aquino, 2013
  • The Book of Coming Forth by Night, par Michael Aquino. 1975
  • The Little Book of Satanism: A Guide to Satanic History, Culture & Wisdom, par La Carmina. Simon & Schuster, 2022

Thélémites:

  • The Book of the Law, par Aleister Crowley. Weiser Books, 1904
  • Liber Oz, par Aleister Crowley. 1941
  • Moonchild, par Aleister Crowley. 1929
  • The Vision and the Voice, par Aleister Crowley. 1911
  • Two Antichrists, par Peter Grey. Scarlet Imprint, 2021
  • Liber 49, par Jack Parsons. 1946
  • Living Thelema: A Practical Guide to Attainment in Aleister Crowley’s System of Magick, par David Shoemaker, Weiser Books, 2022