Le juge des référés du Conseil dÉtat ordonne aujourd’hui au Gouvernement « de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d’édicter à sa place des mesures moins contraignantes ».

En tant que sataniste, je ne peux, sur le principe, que me réjouir de cette manifestation de l’état de droit et de l’équilibre souhaité entre la sécurité publique et les droits individuels.

À la charge de la CEF et des paroisses de mettre en œuvre les mesures sanitaires qui permettront autant que possible (et j’ai bien conscience que le risque zéro n’existe pas) la sécurité des participant•e•s, ce qui ne me paraît d’ailleurs pas anodin en termes liturgiques (certes vu de l’extérieur : communion à la main ou dans la bouche, chants, gestion de l’affluence etc. ).

C’est donc la liberté de culte qui triomphe ici, avec pour corollaire la responsabilité juridique et morale des pasteurs en cas de problème. Et à la charge des intransigeant•e•s de la célébration des sacrements catholiques de l’être tout autant quant à la destinée des fidèles (les paraboles évangéliques du type berger / troupeau pouvant paraître ici, là encore de l’extérieur, particulièrement signifiantes).

En gardant à l’esprit que la contagion se préoccupe fort peu de questions confessionnelles et qu’elle frappe les proches et les collègues quels que soient les points de désaccord ou d’accord en matière religieuse. Et beaucoup d’entre nous satanistes avons des proches catholiques.

Autant je suis sur le principe favorable à la reconnaissance juridique de la « primauté de la conscience individuelle », si j’ose dire, face à l’État, autant, compte-tenu de ce qui peut apparaître de l’extérieur comme une forme de discours politique qui revendiquerai une forme de compétition de légitimité sociale et politique entre la confession religieuse actuellement dominante en France, malgré son relatif déclin, et l’État, comme j’en faisais état récemment, il me semble donc que l’on peut néanmoins et malgré certains aspects juridiques fondamentaux, comprendre mon malaise.